LIGNES CITOYENNE
Public : jeunes de 12 à 18 ans ; en groupes encadrés de 12 participants
Si nous privilégions la dynamique de création collective, il sera également essentiel de favoriser l’expression personnelle et la participation active de chaque membre du groupe. Les recherches montrent qu’il est difficile de définir un « profil type » des jeunes qui se radicalisent, et d’établir des corrélations claires avec leur origine sociale et culturelle, la réussite scolaire ou les liens familiaux. Nous pourrons par conséquent aussi bien intervenir auprès de jeunes manifestement « fragilisés » (en difficulté scolaire, en situation de décrochage, ou sous-main de justice), mais aussi plus largement auprès de jeunes au parcours plus ordinaire.
Pour exemple, nous pourrons mettre en place des ateliers auprès de :
- Collèges et lycées sensibles au sujet qui en feraient la demande et seraient à même d’aménager l’emploi du temps des classes afin de former des groupes à effectifs réduits.
- Classes de collège SEGPA
- Classes-relais (dispositif-relais Education Nationale / PJJ) et groupes de prévention du décrochage scolaire dans les établissements
- UEMO ou EPE (PJJ : D2A ; Centre d’Action Educative La Cale), accueils jeunes, clubs de prévention...
Principe des ateliers :
Les intervenants travailleront en lien étroit avec l’équipe éducative, les chercheurs universitaires et des éducateurs spécialisés dans la prévention à la radicalisation. Nous voulons permettre aux jeunes de se mettre en scène, tout en préservant leur anonymat, et de faire part de leurs regards croisés sur les problématiques de la radicalisation : par l’échange de réflexions intimes et personnelles, une réalisation collective va prendre forme.
Après un temps d’échange, la construction du film reposera au préalable sur des enregistrements sonores de courts récits, dans lesquels les jeunes pourront émettre différents points de vue, se référant soit à leur vécu, soit à des projections, à travers une variété de situations imaginées et de jeux de rôles, selon le principe du Théâtre Forum (piste de travail pour permettre aux élèves de s’approprier le thème de la radicalisation) : une situation conflictuelle est proposée (par les jeunes ou par les adultes), les participants jouent à tour de rôle les différents personnages en improvisation, découvrant ainsi le nombre d’issues et de solutions possibles. D’autres approches seront aussi proposées, ayant toujours pour but de promouvoir l’expression du ressenti, et du vécu des élèves. Les adultes seront particulièrement attentifs à ce que chaque jeune participe, puisse s’exprimer et soit à l’écoute des propositions des autres. Après avoir collecté cette matière sonore, les participants imagineront et fabriqueront ensemble les éléments nécessaires au tournage d’animations en image par image afin d’illustrer visuellement les propos recueillis.
EXEMPLE DE BD REALISEES
Citra ou le cri de la mère.
Citra est une jeune fille vivant avec une mère athée. Le père ne l’a pas reconnu et elle vit dans la banlieue parisienne. Son intérêt pour le voile comme signe culturel et sa fréquentation des espaces féminins non mixtes va l’entrainer dans une quête de sens et dans un embrigadement salafiste. Son départ pour la Syrie marquera sa chute dans la tristesse et la révolte quand elle se rendra compte que la femme djihadiste dont elle a rêvé n’est qu’un leurre. San descente aux enfers sera un cheminement de quête de sens et son évasion de la maison de femmes ou elle est enfermée sera le début d’un reconstruction identitaire affective et familiale.
Karim ou les jeux dangereux
Karim est un jeune addict aux jeux vidéo violent. Il joue toujours et ses amitiés de gamers vont l’entrainer dans une radicalisation masculine ou la fréquentation des salles de sport et l’entraînement para militaire va faire de lui un moudjahid. Mais l’intervention du Raid et son emprisonnement en détention va créer chez lui un choix salvateur. Il perçoit alors le caractère superficiel des prêches des imans auto-proclamés et le dialogue avec un psychologue des groupes de soutien pénitentiaire va le conduire à une reconversion totale de ces choix et à s’engager dans le soutien aux victimes des attentats.